Le Bag-in-Box : pourquoi ça marche ?

Le Bag-in-Box : pourquoi ça marche ?

Après des débuts discrets, le Bag-in-Box connaît depuis 10 ans une progression spectaculaire. Solide, pratique, économique et écologique, il a fait oublier le vieux cubi et se pose de plus en plus comme une alternative crédible à la bouteille.

A défaut de l’avoir vous-même essayé vous l’avez sans doute déjà vu : un emballage en carton de format variable (2 à 10 litres) pourvu d’un robinet verseur avec, à l’intérieur, une poche (ou autre) plastique qui renferme sous pression le précieux liquide. C’est le Bag-in-Box, littéralement « sac en boîte », surnommé parfois fontaine à vin, plus connu sous le nom de BIB. L’invention est américaine, héritée des recherches spatiales menées par la NASA. A l’origine, ce procédé servait à conditionner des liquides industriels mais les Australiens, dès les années 1960, ont vite perçu l’intérêt de ce mode de conditionnement pour les vins. En Australie, il fait jeu égal avec le verre, et certains pays scandinaves l’ont massivement adopté. En France, après une décennie de tâtonnements liés à des ajustements techniques, il a trouvé son marché et sa progression est impressionnante : de 2 à plus de 20% de parts de marché en volume. Le BIB a d’abord marché sur les plates-bandes du bon vieux cubi, forme très rudimentaire du BIB, avant d’empiéter sur la sacro-sainte bouteille en s’attaquant à un marché qui ne semblait pas lui être ouvert, celui des vins fins.

Une montée en gamme

Le temps où le BIB était exclusivement destiné aux vins courants est révolu. Les AOC n’hésitent plus à s’habiller en carton. Près d’un tiers des vins conditionnés en Bag-in-Box sont aujourd’hui issus d’une AOC et le phénomène touche toutes les régions.

Les producteurs, dont beaucoup étaient sceptiques à cause de l’image véhiculée par le BIB, se laissent convaincre. Il a pour lui un atout de taille : celui de conserver, même après ouverture, la fraîcheur des vins. La poche se rétractant au fur et à mesure de la consommation, le vin reste protégé de l’oxygène, contrairement à la bouteille et à plus forte raison au cubi. Les fabricants annoncent une durée de vie du vin de 8 semaines après ouverture mais nous avons fait l’expérience d’un haut-médoc toujours juvénile après 4 mois d’ouverture. Finis aussi les problèmes de déviance aromatique liés au goût de bouchon : le bib assure donc une restitution haute fidélité du travail du vigneron. Ce conditionnement a ses limites : parfait pour préserver les qualités de fraîcheur et de fruité des jeunes vins, il n’est pas conçu pour faire vieillir le vin et sa durée de vie ne dépasse pas une dizaine de mois.

Pratique, écologique, économique

Bien conservé et durable dans le temps, le vin se prête bien à une consommation modérée, fractionnée, sans crainte de gaspillage, ce qui correspond précisément aux nouveaux rythmes de consommation du vin en France. Mais le succès tient aussi à son caractère pratique : résistant, plus léger que le verre, il est facile à manipuler, à transporter et à stocker, par exemple à plat dans un réfrigérateur. Le BIB véhicule aussi une image décontractée, conviviale, bien adaptée aux repas et occasions informelles même si cette image est un peu en décalage avec la réalité de son marché : le consommateur type du BIB est un senior (plus de 50 ans), urbain appartenant plutôt aux catégories aisées, selon une étude menée récemment par Viniflhor.

L’atout écologique n’est pas le moindre dans le contexte actuel : les fabricants insistent sur la facilité de recyclage de ses différents composants (carton et polyéthylène), l’économie de matière première nécessaire à sa fabrication par rapport au verre, et son poids très inférieur à celui de la bouteille, qui permet une réduction des coûts de transport et un bilan carbone bien meilleur. En bout de chaîne le consommateur profite forcément de ces réductions de coûts.  Plus qu’une tendance, le BIB est un phénomène durable, bien en phase avec son temps.

BIB, mode d’emploi

On ne peut pas faire plus simple : il suffit d’ouvrir et de fermer le robinet ! Par contre quelques précautions de stockage s’imposent car si le vin est protégé de la lumière, il ne l’est pas de la température ambiante. Les blancs et les rosés doivent donc êtres conservés au réfrigérateur, les rouges dans des endroits frais. A défaut, le réfrigérateur fera aussi l’affaire à condition de sortir votre vin rouge une bonne heure avant le service. Une fois ouvert, le vin se conservera impeccablement pendant 2 mois, parfois plus, notamment les rouges qui sont plus résistants. En ce qui concerne le format, évitez d’acheter d’emblée les 5 et 10 litres qui vous resteront longtemps sur les bras si le vin vous déplaît. Commencez par les petits formats (2 ou 3 litres) et transformez l’essai si le vin vous a plu.

Commentaires (2 )

  • Achat vin

    Je suis surpris par la part Je suis surpris par la part de marché de 20% en volume du bag in box et je m’interroge sur la pertinence de proposer ce type de conditionnement en AOC sur mon site vigne-online.fr

    Votre avis est le bienvenu…

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