Un producteur à l’honneur : Jean-Luc Colombo, à Cornas
Dans le sillage de Côte-Rôtie ou Hermitage, Cornas a su se faire reconnaître comme l’un des grands du Rhône Nord. Jean-Luc Colombo a largement contribué au renouveau de l’appellation, soignant la maturité des raisins et les textures par l’usage raisonné de la barrique. Sanguin, créatif, hyperactif, Jean-Luc Colombo ne manque ni d’idées ni d’énergie pour les réaliser. Diplôme d’œnologie en poche, il s’est installé dans la vallée du Rhône en 1984 avec se femme Anne, rencontrée sur les bancs de la faculté de Montpellier. En quelques années, ils créent un laboratoire d’analyse et conseil en viticulture, achètent leurs premières parcelles de vignes à Cornas en 1987 puis fondent une affaire de négoce qui rayonne dans toute la vallée du Rhône. 25 ans plus tard, le couple, rejoint par leur fille, mène toujours de front les différentes facettes du métier. Jean-Luc Colombo parcourt toujours la vallée, dispense ses conseils aux vignerons du Rhône et d’ailleurs mais c’est bien à Cornas que bat le coeur vigneron des Colombo. Ils possèdent ici une dizaine d’hectares et offrent une belle déclinaison de cuvées, fidèles au style haut en couleur des vins de cette petite appellation aujourd’hui très cotée.
Dans le sillage de Côte-Rôtie ou Hermitage, Cornas a su se faire reconnaître comme l’un des grands du Rhône Nord, au prix d’une lutte farouche contre les périls. Car si le vignoble offre aujourd’hui un visage proche de celui qui faisait dire au curé de la paroisse en 1763 que « la montagne du village de Cornas est couverte de vigne », il a fallu reconquérir ce coteau menacé par le phylloxéra, les crises économiques et le grignotage urbain, toujours d’actualité, de la périphérie de Valence. En face de Valence, de l’autre côté du Rhône, Cornas couvre un peu plus de 100 hectares, situés sur un coteau en retrait du fleuve, abrités du vent, où l’effet de four joue à plein en été (Cornas signifie « terre brûlée »). La syrah, unique cépage planté, mûrit un peu plus tôt que dans les autres appellations du Rhône Nord et donne des vins rouges concentrés, de longue garde, « virils » et à « l’architecture imposante » comme le notait le curé de Cornas il y a 250 ans. Les vins ont toujours cette puissance « virile » mais les producteurs ont appris à la dompter en travaillant la rondeur du fruit et la finesse, ce qui les rend appréciables plus vite. Jean-Luc Colombo a largement contribué au renouveau de l’appellation, soignant la maturité des raisins et les textures par l’usage raisonné de la barrique. Il produit une série de Cornas issus de parcelles de vieilles vignes (Louvée, Ruchets, Vallon de l’Aigle) ainsi qu’une cuvée d’assemblage (Terres Brûlées) souvent plus souple. La qualité du fruit, la finesse des tanins en font des vins abordables après quelques années mais il leur en faut plus pour donner leur pleine mesure (somptueux Louvée 2000).
Jean-Luc Colombo a en parallèle développé depuis plus de 10 ans une large gamme de vins de négoce ou produits en co-propriété qui balaient la plupart des appellations du Rhône et quelques autres en Provence et Languedoc. Parmi les réussites, il faut souligner des entrées de gamme très régulières, croquantes et fruitées (Côtes du Rhône Abeilles, Forots, Collines de Laure), des blancs parfumés (Saint-Péray, Condrieu) ou des Saint-Joseph fermes et élégants.
Les vins
Cornas Terres Brûlées, 2009
Issu d’une vingtaine de parcelles, c’est le Cornas le plus souple de la gamme. Nez intense, aux accents de mûre, prune, réglisse, olive noire et plantes aromatiques. Logiquement ferme mais plutôt aimable, la bouche offre bien le caractère des Cornas avec des saveurs sombres, des tanins fermes mais bien affinés. Finale chocolatée. On peut commencer à le boire mais une paire d’années l’affinera un peu plus.
Cornas Les Ruchets, 2009
C’est la première parcelle acquise par les Colombo en 1987. Nez concentré, prune, cerise noire, kirsch et réglisse. C’est puissant mais fin, assez raffiné en texture, avec des saveurs sombres, florales sur fond de zan. Elevage encore marqué mais on aime la fraîcheur sous-jacente de cette cuvée de garde.
Cornas Vallon de l’Aigle, 2009
Cuvée haut de gamme issue d’une seule parcelle, produite dans les meilleurs millésimes. Nez riche, torréfié, aux saveurs de baies sauvages, de mûres, d’encre, de zan. Sensation veloutée et charnue avec des tanins puissants mais enrobés. Beaucoup de profondeur mais aussi de fraîcheur et d’équilibre. A oublier longtemps en cave.
Les Collines de Laure, Vin de Pays des Collines Rhodaniennes, 2010
Nez friand, aux accents de poivre, de mûre, de cassis. Syrah légère, fraîche, au fruité bien épicé. Simple mais agréable et très digeste.
Les Forots, Côtes du Rhône, 2009
Pur syrah, au nez généreux de fruit noir, laurier, kirsch. Bouche souple, assez juteuse, aux saveurs de fruit bien mûr et de réglisse. Equilibre impeccable.
Condrieu, Amour de Dieu, 2010
Robe pâle, nez floral, d’abricot, de bonbon. Tendre en bouche, aux saveurs claires, c’est un Condrieu sans mollesse, avec une pointe d’amertume en finale.
Découvrez ci-dessous une présentation en vidéo du Domaine Colombo, réalisée par notre partenaire Millésima :
Crédit photo : Sébastien Durand-Viel
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