La bulle dans tous ses états : sélection, accords mets-vins, familles et styles, pour ne pas passer à côté en fin d'année

La bulle dans tous ses états : sélection, accords mets-vins, familles et styles, pour ne pas passer à côté en fin d'année

Les fêtes de fin d’année sont le point culminant du calendrier effervescent.

Tant mieux pour les champenois qui ont su faire de leur vin la boisson festive par excellence mais par que pour eux car ils ne sont plus les seuls à maîtriser l’art de la bulle. Cela fait déjà quelques années que les crémants sortent la tête de la coupe : ils n’ont certes pas le nom, mais ils en ont la méthode (dite traditionnelle) et surtout la volonté de ne plus être le « champagne du pauvre ».

Ce qui a changé ? Les soins portés à la récolte, la maturité des raisins, la qualité du pressurage, le temps de vieillissement. Bref, on se rapprochant des standards champenois, les crémants, du moins les bons, sont en train de gagner une nouvelle considération. Reste l’image et l’exceptionnel marketing historique du Champagne : en matière de renommée, de prix, de prestige et de symbole le champagne n’est pas prêt d’être détrôné. L’amateur peut se réjouir de cette nouvelle et saine diversité qui met à sa disposition un choix certes pléthorique mais intéressant de bulles de qualité. Nous en avons testé plus de 200 issues de toutes les régions françaises. On en tire cette sélection serrée et tout ce qu’il faut savoir sur les types, styles, familles et accords mets-vins pour la célébrer dignement.

Dossier : ce qu’il faut savoir pour bien choisir 

  • La bulle : sa naissance, ses secrets et son goût
  • Champagnes, les styles : brut, non-dosé, rosé, blanc de blancs, blancs de noir, millésimés… Sous une seule et unique AOC, « Champagne », se cache une vraie variété de vins. Suivez le guide.
  • Le rosé, l’autre champagne. Mêmes marginaux dans la production, les champagnes rosés séduisent par leurs différences, leurs saveurs parfois marquées et leur polyvalence à table. A redécouvir.
  • Champagnes, les familles de producteurs : maisons de négoce, producteurs indépendants et  oopératives. Rapide revue d’effectifs
  • Les crémants, l’alternative. Des valeurs montantes qu’il ne faut plus ignorer.

Sélection 

Sélection de champagnes à moins de 35 euros : La plupart des champagnes sélectionnés ci-dessous proviennent d’une large dégustation (170 cuvées, entre 14 et 280 euros) qui a eu lieu en septembre dernier. Nous étions quatre dégustateurs, tous professionnels (caviste et journalistes). On en sort cette courte sélection  à moins de 35 e, somme suffisante pour se faire vraiment plaisir y compris en Champagne.

Les champagnes d’apéritif

Goutorbe-Bouillot, Carte d’Or, Champagne (14,10 €) : 80% de pinot meunier dans cette cuvée délibérément sur le fruit, aux saveurs croquantes de poire, de lies et qui tirent sur les agrumes en finale. Equilibre très agréable entre souplesse et fraîcheur. Convivial et facile d’accès. www.goutorbe-bouillot.fr

Champagne Claude Michez, Brut Elégance, Champagne (15.20 €) : De fines notes de mie de pain et de fleur blanche. Une bulle toute aussi raffinée et une bouche aérienne, fraîche et délicate pour un champagne qui porte bien son nom.  www.champagne-michez.com

Champagne Josselin, Blanc de blancs 2009 (19,90 €) : Une année chaude pour des chardonnays manifestement bien mûrs à point aujourd’hui. Arômes torréfiés sur fond de fruit frais, texture douce relevée par ce qu’il faut de fraîcheur. Tendre et plaisant. www.champagnejeanjosselin.fr

Champagne Jacquart, Brut Mosaïque (23,9 €) : Marque vedette du géant Alliance Champagne (union de coopératives), Jacquart signe un brut très honorable, au nez franc et frais et à la une bouche plus puissante qu’attendue. Du fruit et du punch. Revigorant. www.champagne-jacquart.com

Champagne Delamotte, Brut (30 €) : Un des plus anciennes maisons de Champagne (1760) implantée au Mesnil-sur-Oger, Grand Cru de la Côte des Blancs. Le chardonnay domine donc l’assemblage (55%) de ce brut très convivial : nez élégant et nuancé, équilibre idéal avec une petite amertume stimulante.  www.salondelamotte.com

Mercier, Brut Réserve (26 €) : Une marque populaire qui ne nous avait pas habitués à un tel raffinement : quasi-plébiscite pour cette cuvée dont la qualité de fruit, l’élégance et l’équilibre ont convaincu. Style très accessible. www.champagnemercier.fr

Champagne Deutz, Brut Classic (35 €) : Finesse d’arômes et de bulle, texture de velours, corps élancé, sapide et frais, c’est un brut de référence, très harmonieux, bien dans la lignée du style de cette maison implantée à Aÿ qui cultive avec brio l’élégance et la pureté de ses vins.  Apéritif de grande classe. www.champagne-deutz.com

Les champagnes de table

De Barfontarc, Blanc de Noirs Brut (15.30 €) : Petite coopérative indépendante de l’Aube signe ce pur pinot noir, longuement vieilli en cave (3 ans), mais qui conserve la carrure des blancs de noirs de la région. Tonique, généreux, taillé pour la table. Viande et riz safrané. www.champagne-barfontarc.com

Champagne Piper-Heidsieck, Essentiel Brut (34 €) : Ampleur de fruit, chair généreuse et fraîcheur préservée : du caractère et de belles sensations.  Apéritif et entrée (soufflé au fromage) www.piper-heidsieck.com

Champagne de Sousa, Brut Réserve Grand Cru (27 €) : Installés à Avize, les de Sousa sont devenus un des beaux noms de la Côte des Blancs. Dans leur gamme, on pourra opter pour ce pur chardonnay issu du vignoble maison : nez expressif, texture raffinée, fraîcheur revigorante : un magnifique champagne épanoui, à la finale saline. Saint-Jacques poêlées. www.champagnedesousa.com

Champagne Leclerc Briant Brut (25.50 €). Outre des cuvées parcellaires cette petite maison d’Epernay produit ce brut généreusement fruité, aux notes de pomme mûre, de mirabelle et à la bouche pulpeuse de fruit. C’est frais, expansif et très séduisant. Poulet au citron. www.leclercbriant.com

Champagne Michel Loriot, Inspiration de saison Extra-Brut 2006 (32 €) : Les Loriot sont des adeptes de la protéodie : pinots et chardonnays croissent et mûrissent en cave au son de Mozart, Brahms, Vivaldi…. Partition impeccable : arômes citronnés, bouche tendue, finale fraîche en enlevée. Sushis, terrines de légumes, huîtres. www.champagne-michelloriot.com

Sélection de crémants : issue d’une dégustation (septembre 2014) rassemblant les médaillés d’or du Concours des Crémants.

Bestheim, Grand Prestige 2010, Brut, Crémant d’Alsace (12,20 €) : Un nez fin et nuancé, entre fruit sec et brioche. La bouche y ajoute des notes pimpantes de fruit et une texture caressante née d’un long vieillissement. Ferme et fraîche, la finale stimule les papilles.  Terrine de légume/poisson.

Cave de Kientzheim-Kaysersberg, Blanc de blancs Brut, Crémant d’Alsace (8,05 €) : Assemblage typique du crémant alsacien (pinot blanc/pinot auxerrois) très convaincant, avec son
nez de poire et de fleur blanche, son attaque en rondeur et sa fermeté de bon aloi. Elégance, fruité et fraîcheur. Apéritif

Paul Cholet, Blanc de noirs Brut Crémant de Bourgogne (8 €): Un 100% pinot noir au caractère vineux bien assumé : des arômes intenses, une belle structure en bouche, avec du volume et une finale tonique. Viande blanche.

André Delorme, Prestige Brut Crémant de Bourgogne (17 €) : 4 cépages dans cette cuvée haut de gamme qui offre la complexité d’un vin longuement vieilli : pomme au four, miel, fruit sec. Bouche ample, riche, avec ce qu’il faut de nerf. Soufflé.

Domaine de Brizé, 2011, Brut, Crémant de Loire (7,40 €) : Nez tonique, fin, entre agrume, fleur et craie. La bouche est toute aussi enlevée, élégante, fraîche, festive. Apéritif

Domaine du Landreau, Morin, 2011, Brut, Crémant de Loire (7,70 €) : On aime le nez, original, entre pain d’épice et agrume, la bouche énergique, avec un fruité précis et gourmand, et cette petite fermeté en finale, parfaitement désaltérante. Apéritif

Langlois-Château, L’Extra par Langlois, 2012, Rosé Dry, Crémant de Loire (8,50 €) : Dry désigne une pointe furtive de douceur en bouche. Elle rehausse un peu plus la gourmandise du fruit (cerise, frais des bois) et donne du soyeux à une texture déjà raffinée. Une soupe de fruits rouges.

Caveau des Byards, Brut, Crémant du Jura (7,70 €) : Nez délicat, entre fleur blanche et mie de pain. Bulles fines, saveurs franches et fraîches arrondies par le dosage. Nez et sans bavure. Apéritif

Domaine Rolet Père et Fils, Brut Crémant du Jura (9,50 €) : Assemblage typiquement jurassien dominé par le poulsard qui hume la figue sèche, la fraise des bois et le cuir. Ravissante texture, saveurs affinées et fraîches : classe, complexité et le goût du pays. Apéritif

Bernard Delmas, Cuvée des Sacres, 2010, Brut Crémant de Limoux (13,90 €) : Un vrai savoir-faire chez les Delmas, en témoigne ce vin ambitieux, vinifié en barriques, au volume impressionnant et dont les saveurs larges, briochées et enveloppantes sont attisées par une superbe fraîcheur. Poisson sauce hollandaise.

Château Martinolles, Brut Rosé Crémant de Limoux (10,10 €) : Du fruit (groseille, peau d’agrume) plein le nez que l’on croque avec bonheur dans une bouche bien vivace, plus fraîche qu’attendue, qui finit sur le zest de pamplemousse. Idéal à l’apéritif.   

Photo : credit Olivier

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